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Libération

Sous Berlusconi, retour de manivelle.

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Mobilisation du 7e art transalpin contre les coupes drastiques annoncées par le gouvernement.
publié le 14 décembre 2005 à 4h58

Rome de notre correspondant

Ils devaient être dix-huit cette année. Certains avaient même commencé à tourner les premières scènes, anticipant l'arrivée prévue d'argent public. «Ces dix-huit jeunes réalisateurs ont finalement vu leurs premiers longs métrages bloqués», se désole le réalisateur Ugo Gregoretti, président de l'Association nationale des auteurs cinématographiques (Anac). Le financement de l'Etat n'est jamais arrivé. Et cela, avant même les coupes drastiques dans le budget de la Culture annoncées il y a quelques semaines par le gouvernement Berlusconi, qui ont provoqué la mobilisation en masse du cinéma italien. Le 14 octobre dernier, en signe de protestation, les salles de la péninsule ont ainsi fait relâche. «Fermer un jour pour ne pas fermer pour toujours», ont lancé les syndicats promoteurs de la grève soutenus par l'ensemble de la profession, y compris Roberto Benigni qui sortait pourtant ce jour-là le Tigre et la neige.

«La situation est tragiquement simple, souligne Gregoretti. Sans contribution financière, on ne tourne pratiquement plus.» Or dans sa première mouture, le projet de budget 2006 concocté par le gouvernement prévoit une diminution de près de 40 % du fonds unique pour le spectacle (FUS) qui finance aussi la musique, la danse et le cirque. Pour le cinéma, l'addition est vite faite : de 84 millions d'euros par an, les aides publiques devraient tomber à 54 millions. «Les coupes budgétaires sont d'une gravité incroyable car il n'existe pas de véritable