Si l'on survole l'année 2005 en marche arrière, on peut confirmer, pour ceux qui en doutaient, des bienfaits d'une politique volontariste sur le cinéma. Même vus par un public restreint, les films les plus divers continuent d'affluer dans les salles hexagonales, créant une situation de diversité et d'abondance unique en son genre. Grâce au rayonnement international du Festival de Cannes, grâce à un réseau solide de salles art et essai sur tout le territoire (notamment sous le sceau de l'Afcae, qui fête ses 50 ans d'existence), la France est devenue la terre d'accueil d'un «world-cinéma» en effervescence. Les films de Corée, du Japon, de Taiwan, de Chine ont continué d'étonner (Une femme coréenne et The President's Last Bang du Coréen Im Sang-soo ou encore The Taste of Tea du Japonais Katsuhiro Ishii) ; le cinéma américain, en rupture hollywoodienne, a repris du poil de la bête (la Vie aquatique, Keane, Mysterious Skin, Dig !, Forty Shades of Blue, Last Days...) ; le cinéma allemand a opéré un come-back remarqué (Marseille, Voyage scolaire, Hotel...) ; et c'est du Mexique qu'est venue l'une des oeuvres les plus commentées ces derniers mois : Bataille dans le ciel de Carlos Reygadas. En France, le plus beau film de l'année (les Amants réguliers de Philippe Garrel) a été produit pour la télé (Arte), preuve que Josée Dayan et son hilarant remake des Rois maudits, n'est pas le seul avenir esthétique du petit écran.
Prophétie. Cette persévérance à valoriser le cinéma en dehors de l