Le 16 novembre 2003, la chaîne publique italienne RAI 3 diffuse et supprime aussitôt Rai OT, série satirique conçue par Sabina Guzzanti. Très connue en Italie, elle se définit comme une bouffonne, reprenant à la télé la tradition de la farce politique, se moquant des hommes au pouvoir : ministres analphabètes, parlementaires larbins, directeurs de chaînes de télévision aux ordres, animateurs d'émissions débiles et Silvio Berlusconi, campé en escroc bonimenteur, dictateur au petit pied doublé d'un séducteur de pacotille. La satire est sévère et fait rire du monde. Mais pas le Cavaliere ni les classes politique et médiatique italiennes, qui, dans un consensus, décident de l'arrêt de la série. Berlusconi en a les moyens, qui contrôle la télévision publique en chef de gouvernement, et un empire médiatique (Mediaset) en patron.
A la rue, Guzzanti décide de filmer sa vie comme le journal intime d'une satiriste empêchée, clown sans nez rouge. Le récit suit la mobilisation de milliers de personnes assistant à ses shows dans des théâtres alternatifs ou sur les réseaux antiberlusconiens, et propose une mise à nu du système d'asservissement des médias en Italie.
Viva Zapatero ! est un mélange assez subtil d'énergie satirique et de fragilité intime, de provocation bienvenue et de naïveté désarmante. Sabina Guzzanti parle doucement à la première personne, mais devient sur scène un fauve capable d'outrances. Elle mène l'enquête, s'extasiant sur la liberté des satiristes en Angleterre ou en