Cette semaine, le listing des reprises hivernales à l'attention du cinéphile en manque de révision du patrimoine.
Lady for a Day est une comédie de Frank Capra (1933), avec l'extraordinaire May Robson en Apple Annie, la vieille marchande de pommes à moitié mendiante qui règne sur les clochards de Broadway. Etre la reine d'un jour, c'est le sujet par excellence de cet indécrottable optimiste de Capra, qui a brodé au moins à trois reprises autour du même thème. Dès 1928, dans That Certain Thing où une vendeuse de tabac tire le gros lot; et dans Milliardaire pour un jour, son dernier film, de 1961, où Bette Davis reprend le rôle de May Robson.
Lady for a day (Grande Dame d'un jour) est le plus connu des trois, mais pas le meilleur That Certain Thing a plus de charme; il est inédit en France, mais muet, ce qui explique sans doute la frilosité des distributeurs hexagonaux.
La Huitième Femme de Barbe-Bleue (1938) est le Lubitsch de la folie pure, un film si totalement déjanté qu'aucun des personnages ne semble avoir de motivation quelconque, sinon de se refuser constamment à l'autre après l'avoir allumé. Cette loufoquerie de la frustration sexuelle offre à Gary Cooper son rôle où il est le plus beau absolument canon. Et à la comédie américaine l'une de ses plus belles séquences. A savoir l'ouverture, dans une boutique de vêtements sur la promenade des Anglais à Nice, où un milliardaire américain excentrique veut n'acheter que la veste d'un pyjama, ce qui pose d'insurmontables pro