De Berlin à New York en passant par Barcelone et Bangalore, la campagne est massive, à l'échelle du lancement, hollywoodien. Le titre du film, United we stand, Europe has a mission (l'Union fait la force, l'Europe a une mission), ne sonne pourtant pas américain, non plus que l'affiche, qui met en scène le drapeau européen surplombé des têtes d'affiche de Penelope Cruz et Ewan McGregor. Soit un blockbuster mobilisant les recettes d'Hollywood, sur fond de scénario au futurisme revanchard où l'Europe, au lieu des Etats-Unis, sauverait le monde : en 2020, Chine et Etats-Unis en guerre, le président européen réunit une force spéciale d'agents secrets hispano-franco-anglo-italienne pour sauver le monde...
Jusqu'ici, tout est (presque) normal. Sauf que tout est faux : là où les recettes du carton façon Hollywood, à base de patriotisme sucré, de hauts faits d'espionnage et de débauche d'effets spéciaux, sont la norme, le pitch de cette mégaproduction 100 % UE sonne bizarre, dans une Union qui peine à se voter une Constitution... Tout, du nom du réalisateur et de sa bio édulcorée (Nilo Garcia, né à Pampelune, ex-chanteur punk formé à l'école de Prague avant de trouver producteur à Hollywood) jusqu'au site officiel (www.unitedwestandmovie.com), prête le flanc au doute. Subtilement dosé à la façon typique des hacktivistes de 01001011101 01101.ORG, spécialistes de guérilla artistico-marketing.
D'abord repérés sur le terrain de l'art, quand ils lancèrent le premier virus informatique art