Qu'est-ce qu'un auteur et quel est son droit? Les réponses à cette question forment tout le débat autour du peer-to-peer et de la «licence globale» qui agite aujourd'hui l'industrie musicale mais dont l'industrie du cinéma pourrait reprendre mot à mot les termes: son tour ne sachant tarder, elle ferait mieux de s'y préparer. Qu'est-ce qu'un auteur de films et quel est son droit sur ceux-ci à l'heure du téléchargement, de la copie DVD instantanée, de l'atomisation des formats, du piratage croissant et de la video on demand dopée par les hauts débits?
Le basculement vers une numérisation des mondes de la communication, des loisirs et de la consommation audiovisuelle impose à tous les acteurs du jeu culturel une redéfinition drastique de leur raison d'être, de leur nature. Chaque jour, et au seuil d'une année nouvelle plus encore qu'un autre jour, on mesure l'irréversibilité, le caractère intégral, catégorique, de cette digitalisation totalisante où le commerce et l'industrie entraînent le fonds mondial des images et des sons. Tous les statuts spécifiques et locaux sont voués à faire grincer les rouages d'un phénomène qui ne veut plus voir qu'une tête: celle d'une sorte de consommateur universel. En France, le droit d'auteur est un de ces grains de sable et le système d'aide à la production de films en est un autre. Double contrainte pour les cinéastes, donc.
Il ne s'agit plus pour notre fameux «modèle français» de faire la preuve de son intelligente alternative, qui lui a été à