Dans le hall d'entrée du bâtiment de Mikros Images, c'est un monumental lustre en cristal rouge sang et des divans de récupération chic qui accueillent le visiteur. Au coeur de ce bâtiment situé à Levallois-Perret, dans l'Ouest parisien, ronronnent des centaines d'ordinateurs dernier cri qui assurent montage virtuel, kinescopage, palette graphique, étalonnage, images de synthèse, effets spéciaux... Une usine à rêves pour d'inspirés bidouilleurs d'images. Celles de la publicité, mais aussi, depuis cinq ans, celles du cinéma. En grande part l'oeuvre de Gilles Gaillard. A 32 ans, ce jeune ébouriffé est responsable de la postproduction numérique des films à Mikros Images. Un nouveau métier qui se cherche encore un nom. Au générique des films, il apparaît sous la rubrique «supervision numérique», «étalonneur», parfois juste «numérique». «Interface de cinéma», dit-il volontiers. Pas très joli mais sans doute juste, pour définir ce lien qu'il tisse entre le film et l'ordinateur.
«Avant l'arrivée de Gilles, nous ne faisions que des trucages», explique une assistante, en ouvrant la porte d'un bureau où un jeune homme, le nez sur l'écran d'ordinateur, transforme un coureur en dragon. Nous sommes là dans le secteur «pub» de Mikros Images. Dans le bureau d'à côté, c'est un village qui se mue en boule de papier. Une réclame pour La Poste. Dans un autre, ils font du «mate painting», créant des éléments de décors qui n'existaient pas au tournage. Un membre de l'équipe est parti à Las Vegas