Bande-son ethno-FM Ocora, image solarisée Ushuaïa-Trafic Stuyvesant : entre Sahara au pire et l'Interprète au mieux, The Constant Gardener (pour la Constance du jardinier...) n'est pas le film 05. Mais Ralph Fiennes y est. Voix kafkaïenne hantant le prégénérique au noir, ce retour en ligne thriller du Patient anglais (référence coloniale lourdement caressée par le film africain du jour) fait plaisir.
A peine moumouté pour l'occasion, mêlant inexpressivité et tragique, le croisé hongrois de Pierce Brosnan et Jim Caviezel cultive ici son jardin d'attaché d'ambassade, épris d'une femme de malheur pour celui du film.
Car The Constant Gardener a ce vice de forme : son héroïne. Rôle (de mémère Térésa) et actrice (un second rayon anérogène supposé torride), cette pasionaria altermondialiste plombe un script qui n'a certes pas besoin de cela. La moindre star, plaisante, au lieu de cette Cousine Bette à gros yeux et sabots ONG, eût tout changé.
Tel quel, on visionne en hémiscopie : aveugle à l'ethno-folle de Chaillot médicastre (surtout enceinte, de dos, en train de se torcher), pour mieux mirer le diplomate à la triste figure cravaté Nairobi ; ouvert aux vues populaires, fermé au prêchi-prêcha de complot entre trusts pharmaco-pétroliers et Etats criminels contre les fantômes noirs du Cauchemar de Darwin.
Au crédit de ses inspirations, dont une mort lacustre à sec, disons un bon navet Jardinier.
Plus loin et profond en Afrique, l'Enfant endormi est le film des fêtes. D'un dénuement aigu,