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Libération

Le DVD, et après?

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publié le 11 janvier 2006 à 20h02

Un chiffre intéressant et peu commenté condense à sa manière toutes les questions et problématiques nouvelles auxquelles l'industrie du cinéma se trouve urgemment confrontée. Il concerne l'activité du DVD, l'une des ultimes ressources un peu florissantes sur lesquelles a pu compter la profession ces dernières années. En 2005, pour la première fois, le cinéma a vu sa part du marché DVD baisser cruellement au profit des séries télé et des enregistrements de spectacles. Les Experts, Desperate Housewives ou même Ma sorcière bien-aimée, ont, avec beaucoup d'autres, dopé la part des produits télévisuels écoulés sur DVD, qui fait un bond de 46 % en volume et de 28 % en valeur (1). Inversement, la part des films de cinéma dans le revenu global des éditeurs de DVD a chuté de plus de 12 %, le chiffre d'affaires du secteur accusant quant à lui une baisse de 13 %.

Personne ne songe à prendre ces chiffres pour le creux passager d'une vague par nature cyclique : les hauts et les bas légendaires de la profession ne suffisent pas à expliquer un phénomène aussi net et rapide, le marché du DVD venant à peine d'atteindre ce que l'on croyait être sa maturité. Surtout, ces chiffres tombent dans un contexte de recomposition générale dont on ne saurait les détacher. Ils peuvent exprimer mille pistes, mille comportements pour l'avenir mais ne garantissent rien : ils sont simplement le clignotant brut et statistique d'un nouveau rapport aux images dont ils enregistrent le frémissement.

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