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Libération
Critique

Naruse, poids lourd-léger.

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A la Cinémathèque, un des premiers films du «quatrième grand Japonais».
publié le 11 janvier 2006 à 20h02

Si l'hommage rendu par la Cinémathèque à la Shôchiku apprend quelque chose, c'est qu'en matière de cinéma japonais, plus on en voit moins on en sait. Pour promouvoir les oeuvres des «grands» cinéastes, il a été nécessaire d'avancer des thèses que l'on sait aujourd'hui réductrices, sur Ozu ou Naruse par exemple, qui ont tous deux débuté à ce vénérable studio, le plus vieux de Tokyo. Il est plus surprenant, il est vrai, de voir les films de gangsters inspirés par Von Sternberg que Pabst autant que Duvivier ou Ozu faisaient au début des années 1930, que les premiers pas de Mikio Naruse (1905-1969). Pourtant, la trame de Sans lien de parenté (Nasanu naka, l'unique Naruse au programme de la Cinémathèque, dimanche à 19 h 30) annonce le délicieux Epouse, sois comme une rose (Tsuma yo bara no yo ni) que réalise Naruse trois ans plus tard quand il quitte la Shôchiku pour P.C.L., en 1935. Dans les deux films, une fille doit choisir entre deux parents, naturels ou adoptifs.

Filmographie inégale. On est d'abord surpris de trouver Naruse si léger. Peut-être était-ce dû à sa piquante vedette féminine, Sachiko Chiba, son épouse à l'époque. Elle joue Kimiko, la fille rebelle d'un ménage brisé. Sa mère, comiquement égocentrique, écrit des poèmes pour les journaux. Son père est chercheur d'or, porté manquant depuis des années, et vit avec une geisha dans un trou perdu. Il envoie un peu d'argent de temps à autre. Révoltée par ce comportement, et devant obtenir l'accord paternel pour son mariage