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Libération
Critique

Spielberg d'humeur Mossad.

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Sur la traque des Palestiniens de Septembre noir, «Munich» aligne les poncifs.
publié le 25 janvier 2006 à 20h09

Il faut voir Munich comme le second film de Steven Spielberg sur l'après-11 Septembre. La Guerre des mondes était déjà, à partir du roman d'H.G. Wells, un commentaire sur le traumatisme des attentats perpétrés par les fanatiques d'Al-Qaeda. La possibilité d'une éradication totale des Etats-Unis était sérieusement envisagée dans ce blockbuster d'un pessimisme communicatif à peine nuancé par une fin heureuse, où l'on comprenait cependant que le salut ne viendrait pas des capacités militaires du pays.

Filandreux. Munich poursuit ce travail de représentation d'un monde sorti de ses gonds et vacillant sur son axe, et pour ceux qui ne comprendraient pas où le plus célèbre et fortuné des cinéastes américains veut en venir, le film se clôt sur un plan des Twin Towers encore debout. Le problème avec Munich, où Spielberg se fond dans le genre du thriller politique à la Costa-Gavras, c'est que la volonté du cinéaste de prouver que le «gros» cinéma américain n'est pas qu'un média manichéen, rempli de certitudes aboutit à une oeuvre incroyablement filandreuse. Parler des polémiques provoquées par le film ­ qui est parvenu à mettre en colère tout un tas de gens aux intérêts idéologiques opposés ­ est à peu près vain si on ne les mesure pas à la faiblesse de ce qui est montré dans cette adaptation libre d'un livre très contesté de George Jonas, Vengeance.

Rappelons brièvement les faits : le 6 septembre 1972, à Munich, un commando de Palestiniens d'extrême gauche, le groupe Septembre Noir, pé