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Libération
Critique

«Tony Takitani» texto

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Adaptation très formaliste d'une nouvelle du Japonais Haruki Murakami.
publié le 25 janvier 2006 à 20h09

Tony Takitani est une nouvelle de l'écrivain japonais Haruki Murakami (Libération du 5 janvier). Avant cela, Tony Takitani était un personnage réel, un sénateur des années 70, mais c'est sans rapport : il s'agit juste d'un private joke de Murakami. Désormais, Tony Takitani est également un film de Jun Ichikawa, qui n'est pas comme on pourrait le croire un nouveau venu (il a 57 ans), mais qu'on n'avait jusque-là vu que dans quelques festivals. Le film a d'ailleurs obtenu le prix Fipresci à Locarno en 2004. La nouvelle n'est pas en vente, on l'offre dans les cinémas et les librairies, pour tout achat d'un film ou d'un livre ayant à voir avec Murakami.

Au mot près. De toute façon, on peut se contenter de la lire en regardant le film, car Ichikawa a préféré être le plus loin possible d'une adaptation en étant le plus près du texte, en transformant le film en livre, un peu comme Rohmer le faisait avec Perceval le Gallois. L'original est respecté au mot près, une voix off dit le texte et, pour qu'on soit sûr d'assister à la représentation d'une représentation, les acteurs s'approprient quelquefois la voix de la narration ou celle des autres personnages : «Pourquoi pleurez-vous, demanda-t-il ?» déclare ainsi l'héroïne en pleurant. Au mot près, sauf le dernier, et Tony Takitani prouve qu'un film, contrairement à une nouvelle, ne peut pas se terminer par : «Il se retrouva seul, pour de bon cette fois.» Ichikawa a ajouté une fin après la fin, par un petit tour de copie