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Libération
Critique

Emballant cannibale.

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Dans les cuisines chinoises, une envoûtante fable macabre du Hongkongais Fruit Chan.
publié le 1er février 2006 à 20h13

Il y a trois ans, un reportage d'Envoyé spécial sur les «appartements-raviolis» insalubres de la communauté chinoise à Paris avait incité nombre d'amateurs de nems à se rabattre sur le steak-frites. Le nouveau film de Fruit Chan, seul représentant intéressant du cinéma asiatique au festival de Gérardmer, de sortie nationale aujourd'hui, porte un nouveau coup à la gastronomie cantonaise, puisqu'il est ici question de raviolis vapeur fourrés... aux foetus humains. C'est la spécialité de Tante Mei (Bai Ling), une ancienne gynécologue reconvertie dans la restauration clandestine à Hongkong, et qui profite de ses anciennes relations pour s'approvisionner en matière première.

Cure de jouvence. Les vertus de ses yaozi ne sont pas tant culinaires que cosmétiques : une consommation régulière de ces friandises et c'est la cure de jouvence assurée. Ching Lee (la star de la pop Miriam Yeung) devient l'une de ses plus fidèles clientes : l'ex-star des soap operas est prête à tout pour retrouver sa jeunesse, sa beauté et, au passage, son mari infidèle.

Les spectateurs français avaient pu découvrir la version courte de Nouvelle Cuisine dans le film à sketchs 3 Extrêmes au mois de mai. Le long métrage permet évidemment de développer les personnages (en particulier Monsieur Li, interprété par Tony Leung Kar Fai) mais, plus surprenant, change radicalement la fin du film (bien plus perverse) et le sens du scénario. Fable macabre sur l'obsession de la jeunesse dans sa version courte, Nouvelle Cuis