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Libération
Critique

La télévision, mode contre-emploi

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Les codes de la culture audiovisuelle explosent dans la section expérimentale du Festival du film de Rotterdam.
publié le 1er février 2006 à 20h13

C'est le pays qui a inventé la téléréalité, Big Brother et ses rejetons qui ont colonisé tous les petits écrans de la planète. C'est aux Pays-Bas aussi que se tient, en ce moment, «Exploding Television», la section expérimentale du Festival international du film de Rotterdam qui, depuis onze ans, furète aux marges du cinéma (clips, Internet, jeux vidéo, son) et scrute les mutations de la culture audiovisuelle. Cette année, «Exploding» décrypte la télévision, renversant la logique à l'oeuvre dans les reality shows : «On n'a pas affaire à d'innocentes victimes, proies de caméras voyeuristes, précise le commissaire Edwin Carels. Ici, la caméra change de mains.»

Le bâtiment qui abrite les centres d'arts visuels TENT. et d'art contemporain Witte de With s'est métamorphosé en ruche grouillante et clignotante. Cinq collectifs de Copenhague, Bologne, Londres, Vilnius et Rotterdam y ont établi leur studio, au milieu d'installations artistiques, organisant ateliers, projections, et conférences diffusées sur le Net et sur le câble néerlandais. «On assiste aujourd'hui à une démultiplication des chaînes, mais le contenu est partout le même, constate le commissaire. "Satellite of Love" n'est pas une métaexposition sur la télévision, observée avec distance, mais plutôt un geste actif, productif. Un endroit où la télévision va être fabriquée mais aussi repensée et peut-être modestement réinventée. Il est temps de regagner cet espace public, accaparé par l'Etat puis par les marchands.»

Démysti