Le héros est un gentil matelot navy nommé Elvis que l'histoire, amorcée en gospel presleyien (Peace in The Valley et à la fin ce sera du Dylan blues rock rouillé), conduit au Texas à la recherche de son père naturel, évangéliste prospère.
Captivant de beauté contrainte, The King qui s'ensuit est le grand frère du Bon Fils, l'un de nos classiques, comme Gael García Bernal le rôle titre est une extension latino du prodige Macaulay Culkin. Même sainteté de maléfice teintée d'idiotie radieuse, même corps d'enfant mûr.
Magnétisant sans effet ses rôles, on a vu Bernal intéresser au cas désespéré du Che, après un surgissement en Amours chiennes ; via stage de pédérastie ensoutanée (la Mauvaise éducation), le revoilà tel le Malin d'un Théorème de «bible belt» mâtiné de les Proies.
Essentiellement ouvragé en «atmosphère», The King négocie un entre-deux de malaise caressé, entre Blue Velvet et la Nuit du chasseur sensiblement revendiqués par le réalisateur.
Faisant la paire avec le fils prodigue assez westernien digne de Stephen King, l'homme d'église William Hurt, bon apôtre mauvais papa, est de fait mitchumien. Les femmes d'ailleurs, par extraordinaire dans une production US, échappant au lobby féministe local, sont des plus séduisantes. La mère crétine chrétienne est, mine de rien, une splendeur. La fille nubile, princesse de ce bal des revenants, est pleine de grâce aussi.
Le tout, reluisant d'onction puritaine détraquée, est filmé avec un tact idéalement glacé. La mort et l'amour se