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Libération

Eloge du désenchantement

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Entre projets et découvertes, un très riche Festival de Rotterdam 2006.
publié le 8 février 2006 à 20h17

Rotterdam envoyé spécial

Chaque année depuis trente-cinq ans, Rotterdam, redevient pendant dix jours la capitale européenne du cinéma différent. De l'expérimental au politiquement engagé, de Stephen Dwoskin à Tonino De Bernardi, tout ce qui refuse depuis les années 70 le formatage mondial du cinéma vient s'y faire projeter. Sous Hubert Bals, le premier directeur, les cinéastes et leurs producteurs venaient chaussés de sabots. Aujourd'hui, près de vingt ans après la mort du fondateur, ils baladent partout leur ordinateur portable.

Mais le ton du festival, aujourd'hui dirigé par Sandra den Hamer, n'a pas changé. Ouvert. C'est par Rotterdam que la nouvelle vague japonaise a pénétré en Europe. C'est le festival qui a découvert le Mexicain Reygadas ou El Cielo Gira de l'Espagnole Mercedes Álvarez. C'est lui qui a su encourager le renouveau du cinéma argentin. C'est également ici, dans le Cinemart, grand marché du cinéma indépendant, que se rencontrent des producteurs et distributeurs européens et des porteurs de projets venant d'Amérique du Sud, d'Afrique ou d'Asie.

Matière. Question projets, cette année, il y avait de la matière. La productrice Martina Trapero est venue chercher l'argent nécessaire pour Nacido y Criado, que son époux Pablo (réalisateur de Mundo Grua et d'El Bonaerense) est en train de monter. Le Mexicain Amat Escalante (Sangre) cherchait les coproducteurs pour son long métrage Los Bastardos. Le Burkinabé Gaston Kaboré (réalisateur de Wend Kuuni), lui, n'est pas ven