Menu
Libération

Soderbergh guérillero des médias.

Article réservé aux abonnés
publié le 8 février 2006 à 20h17

La sortie en France du nouveau film de Steven Soderbergh, Bubble, est sans cesse repoussée pour d'obscurs motifs. Gageons qu'ils sont cependant liés à une période d'observation, sinon de perplexité, bien compréhensible depuis qu'a eu lieu la sortie américaine du film, le 27 janvier. Elle s'est produite à la fois dans les salles et le soir même sur l'Internet, où le réseau haute définition HDNet proposait une diffusion de ce polar minimaliste à ses abonnés. Enfin, quatre jours plus tard, Bubble sortait en DVD sur tout le territoire américain. Du coup, les plus impatients des cinéphiles français ont déjà tout le loisir de se l'offrir on-line pour environ 20 dollars, en attendant que Metropolitan se décide à lui fixer une date de distribution en salles sous nos latitudes...

D'un strict point de vue business, l'affaire pourrait sembler anecdotique quant aux sommes mises en jeu, le budget de Bubble (production indépendante de la compagnie 2929, cofondée par Soderbergh et Todd Wagner) n'excédant pas 1,6 million de dollars, «une misère, même pour des films de ce standard artistique», constate un analyste américain. Pourtant, le cocotier hollywoodien semble vertement secoué par cette expérimentation inédite et l'industrie l'observe de très près, comme les innombrables commentaires des «lettres professionnelles» en témoignent. «Un film avec une perspective commerciale proche de zéro, un budget ridicule, pas de studio, pas de stars, pas d'acteurs professionnels et entièrement tourné en