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Libération

«Aeon Flux», «Brothers»

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par BAYON
publié le 15 février 2006 à 20h20

Des cyberananas mitraillent de dards atomiques des supernanas ­ dont une avec mains en lieu de pieds ­, un drone zeppelin méduse géant surveille la cité interdite, l'ensemble d'Aeon Flux fait une anticipation bradburyo-verno-huxleyenne décorative tenant de Bienvenue à Dark City et de 2001 Odyssée du prisonnier.

2415, en fait. Un akungunya aviaire a ratatiné 99 % de l'espèce, retranchée dans un classique «meilleur des mondes» sous dôme néofasciste. Très vénusienne et curieusement, Charlize Theron, une des pires actrices de l'univers pop-corn, ayant consacré l'essentiel de sa carrière à être giflée à l'écran (notamment dans Intrusion ­ précédent SF où Johnny Depp la pénétrait par mutation), Charlize passe bien, en Elektracatwoman.

La principale ligne de dialogue du Flux est «Amateurs...», que l'héroïne gainée Aeon soliloque à chaque fois qu'elle va tout casser, dans le cadre moderniste imparti, avec une rigueur blafarde d'animale-machine.

Sa haute dégaine mollette sanglée de cuir à trous-trous, et ses traits potelés tirés au lesbien acéré font merveille. A faire oublier les états de service monstrueux de la dame en tas tueur d'oscars, il y a peu, dans le déficient Monster.

Le script, à virus, ADN, dissidents, coup d'Etat pédérastique et katas architectoniques, laisse suffisamment rêveur pour qu'on y flâne.

Y aura-t-il des séquelles ?

On enchaîne sérieusement avec le mélodrame guerrier de facture nordique brevetée SGDG (naturalisme, débat moral, féminisme ­ et pour ainsi dire «festen