Tourné en 2001 et scandaleusement ignoré par les distributeurs français alors même qu'il gagnait ses gallons mérités de film culte dans le reste du monde, l'improbable Bubba Ho-tep sort enfin sur les écrans hexagonaux. La simple évocation de son synopsis louftingue convaincra les amateurs de série B décalée de se précipiter en salles. Néanmoins, les fans du genre, qui de toute façon sont déjà nombreux à connaître ce film sorti en DVD zone 1 depuis des mois, sont loin d'être les seuls à pouvoir apprécier cette petite merveille hors norme.
Déambulateur. Personne n'osera contester que le scénario atteint de sympathiques sommets d'incongruité. Elvis n'est pas mort. C'est le sosie qu'il avait lui-même installé sur son trône qui a trop forcé sur le beurre de cacahuètes. Octogénaire, le King (Bruce Campbell, l'acteur élastique de la série Evil Dead, ici d'une grande sobriété sous le maquillage vaguement crédible), perclus de douleurs, quasi grabataire mais toujours vert, finit sa vie seul et oublié dans une petite maison de retraite du Sud profond. L'entrée en scène d'une momie égyptienne égarée chez les sudistes pour s'approprier nuitamment les âmes de quelques ploucs parkinsoniens va le sortir de sa torpeur. Associé à son voisin de chambre, un vieux Noir convaincu d'être le président John Fitzgerald Kennedy (génialement incarné par Ossie Davis, mort quelques mois après le tournage), il va débarrasser le monde de cette aberration en bandelettes moisies à la vitesse hésitante de son