En 2005, un film sud-africain, le premier tourné en langue zouloue, Yesterday de Darrel Roodt (l'histoire d'une paysanne séropositive), avait été nominé à Hollywood pour l'oscar du meilleur film étranger. C'était une première.
Depuis deux ans, on assiste à un renouveau du cinéma sud-africain, avec dix-huit films produits en 2004, contre trois seulement en 2002. Plusieurs ont connu un retentissement international, comme U-Carmen eKhayelitsha, l'adaptation de l'opéra de Bizet chantée en xhosa dans une township du Cap, qui a remporté l'ours d'or à Berlin en 2005 (sortie française le 5 avril). Comme Yesterday, ce film a été produit par Anant Singh. D'origine indienne, Singh domine l'industrie locale depuis 1986, avec plus de 40 productions à son actif, dont les autres films engagés de Darrel Roodt, cinéaste blanc (Sarafina !, Cry, the Beloved Country). Parmi les réalisateurs noirs, Zola Maseko s'est fait remarquer avec Drum (couronné de l'étalon du Fespaco, festival panafricain de Ouagadougou, en 2005 et projeté lors de la Semaine de la critique à Cannes), et Ramadan Suleman avec Zulu Love Letter, coproduit par la France et primé à Carthage (sortie française le 19 avril).
Il a donc fallu dix ans pour voir émerger un cinéma sud-africain. Après 1994, faute d'expertise et de moyens financiers, la production locale s'est cantonnée dans les séries télévisées, au succès énorme, et les spots de pub, de qualité remarquable. Les quelques films sur l'apartheid n'ont jamais eu de succès comm