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Libération
Critique

Le Pékin de base dans toute sa mouise

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Saisissant récit tragi-comique autour d'un gardien de parking.
publié le 22 février 2006 à 20h25

Le cinéma chinois compte ses cinéastes par générations, ceux de la sixième font, depuis une dizaine d'années, un travail de révélation de la réalité constamment changeante de leur pays qui n'a guère d'équivalent. Sans doute parce que le boom économique chinois est lui-même sans commune mesure, bien qu'on rêve de voir apparaître sur le même modèle un cinéma indien témoignant à son tour de la transformation en profondeur du sous-continent. Le centre de gravité de notre monde (on a beau le savoir, personne ne semble en prendre pleinement la mesure) est en train de basculer du côté de Pékin. Les cinéastes qui ont émergé sur les brisées de l'écrasement de la révolte de Tiananmen ont pris le réel par les cornes et ne l'ont plus lâché. Jia Zangke, Wang Xiaoshuai, Wang Chao, Wang Bing sont quelques-uns de ces auteurs qui ont affiché leur indépendance et leur incroyable sagacité face à la violence continue d'une mutation capitaliste s'accomplissant dans le cadre programmatique et politique du communisme. La Chine continue donc plus que jamais d'être un laboratoire et le cinéma envoie par salves des relevés plus ou moins explosifs de ce qui s'y passe avec ces citoyens de plus en plus représentés comme des cobayes effarés, perdus dans les labyrinthes de la modernité .

Hiatus. Un père à Pékin doit être vu comme une sacrée surprise. Pas vraiment repéré à notre connaissance dans les festivals qui comptent, ce mélo contemporain raconte les déboires d'un gardien de parking, Du Hongjun, qui v