Cousin du King célébré ici il y a peu, Down in the Valley, hanté par «l'esprit de frontière», est The King of Comedy qui recouperait la piste western de Seuls sont les indomptés. Un Caspar Hauser à cheval et chapeau de ranchero tombé d'un échangeur autoroutier, se matérialise pompiste à Los Angeles ; ce qu'il en advient...
D'abord l'amour. Sous la forme de Tobe ; soit Evan Rachel Wood, qu'on a entrevue dans le naveton les Bienfaits de la colère, entre autre Disparues, sans en apprécier la carnation laiteuse comme ici. On peut la voir en Patricia Arquette de vingt ans, avec moins de Stigmata certes. Pour escorter cette fée pâle appariant le rôle-titre, d'une part Rory (Lonnie l'orphelin), frère du Bon Fils Culkin ; d'autre part, en père adoptif, l'irréprochable David Morse, au croc de phoque.
Norton-Murat. Chapeautant cette distribution irréprochable, Edward Norton, d'ailleurs producteur. C'est peut-être là son grand rôle, dans la veine des Joueurs d'antan. Jamais, à vrai dire, il n'a été si jeune premier, amène. Découplé, silhouetté, lustré (lifté ?), parfait Ange déchu, d'un Cheyenne Autumn éteint, jamais si beau ni bon. Tout de lui, en demi-tons Schpountz, passe à ravir, à peine brouillé de premières armes Taxi Driver devant la glace. Assez dosé en pose, son chic plouc dérangeant marque bien, comme son âge indatable (37), gommé par l'absence de Pierrot lunaire vacher à la plage. «Vous existez pour de vrai ?» se gausse assez tôt, vaguement effarée, une teenager de la bande de