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Libération
Critique

«Hostel» une étoile

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publié le 1er mars 2006 à 20h30

En détournant un canevas à la Vendredi 13 ou Evil Dead pour en faire une métaphore sur le sida et les ravages, non pas tant de la contamination que de la panique qu'elle suscite, Eli Roth est devenu l'un des représentants les plus souvent cités du cinéma d'horreur renaissant. Après ce Cabin Fever ironique sur lequel planait l'ombre de Sam Raimi et de David Lynch, le jeune cinéaste revient avec un deuxième long métrage ultraviolent dont le succès au box-office américain, bousculant King Kong et le Monde de Narmia, en a surpris plus d'un. Mais en compétition lors du festival de Gérardmer (Libération du 1er février 2006), Hostel, coproduit par Tarantino, n'a pas fait l'unanimité.

Cette histoire de tourisme sexuel, de torture tarifée et de riches sadiques fournis en victimes adolescentes par la mafia russe entre pourtant en sinistre résonance avec l'époque. Comment ne pas songer aux images de la décapitation du journaliste Daniel Pearl, aux sévices photographiés de la prison d'Abou Ghraib, jusqu'au récent fait divers du gang des «Barbares» de Youssouf Fofana ? Roth ne suit que trop peu cette piste et choisit de faire d'Hostel un film pop-corn du samedi soir, malsain jusqu'à la nausée, mais parfaitement anodin.

Le portrait de l'Europe de l'Est est révélateur des trucs d'un cinéaste cherchant tellement à faire le malin que son film en perd toute sincérité. Censé se dérouler en Slovaquie, Hostel montre un pays triste et moche, conforme aux fantasmes des Américains d'aujourd'hui paniq