C'est au Mexique, où il a vécu trente-sept ans jusqu'à sa mort en 1983, que Luis Buñuel a réalisé la plus grande partie de son oeuvre. Cette période est relativement peu connue des spectateurs français, c'est donc une aubaine de pouvoir voir ou revoir cinq des longs métrages de cette époque qui, bien qu'inégaux, témoignent de l'étendue de la palette de Don Luis.
Mouron. Buñuel débarque à Mexico après la Seconde Guerre mondiale. Par défaut. Il lorgne Hollywood, mais Hollywood l'ignore. Il pense revenir à Paris pour y tourner la Maison de Bernarda Alba, adaptation de la pièce de son ami, feu Federico Garcia Lorca. Le projet ne se fait pas. Buñuel commence à se faire du mouron : il a 45 ans et n'a tourné que trois films, le Chien andalou et l'Age d'or, qui l'ont rendu célèbre à la fin des années 20, et Terre sans pain, réalisé en 1931, présenté six ans plus tard, un documentaire polémique sur la misère dans l'ouest de l'Espagne. Quatorze ans qu'il n'exerce plus.
Alors, quand le producteur Oscar Dancigers, qu'il connaît depuis ses années parisiennes, lui propose de le suivre au sud du Rio Grande, il accepte. Il y recommence sa carrière en dirigeant Gran Casino (1946), une comédie avec Libertad Lamarque et Jorge Negrete, deux stars de l'époque. C'est la première fois que Buñuel met en scène un film de studio et ce n'est pas une grande réussite. Le système de production local, déclinaison pauvre de Hollywood, lui pèse.
Son deuxième long métrage mexicain, El Gran Calavera, alias le Gr