Les facéties du marketing font que Girls in America est le titre pour la France d'un film à l'origine baptisé On the Outs. Autre bizarrerie, encore plus instructive du segment de population visé à l'échelle hexagonale : c'est la chanteuse Diam's, vedette de la communauté rap, qui assure le doublage de l'une des héroïnes.
Statistiques. Pourtant, l'ambition excède la caricaturale culture r'n b, telle que relayée par la sphère médiatique à longueur de clips et de slogans publicitaires. A l'inverse du machisme décérébré et de la dictature mercantiliste, Silverbush et Skolnik optent pour une démarche résolument documentaire, à peine travestie en fiction et spécifiquement axée sur le quotidien des filles des cités. Et ce, à partir d'un arsenal de données statistiques alarmantes, telles que : «Sur l'ensemble du territoire américain, le nombre de femmes incarcérées depuis 1980 a augmenté de près de 400 % (deux fois plus que celui des hommes)» ; «en 2000, 25 % des mineures arrêtées par la police avaient moins de 13 ans, 32 % avaient entre 13 et 15 ans et 25 % entre 16 et 17 ans» ; «selon les travailleurs sociaux, 95 % des femmes incarcérées ont des problèmes de dépendance (drogue, alcool) et on estime que 88 % ont été victimes d'abus sexuels dans leur enfance, ou de violence conjugale». Ad libitum.
Investigant ce pandémonium suburbain l'action se situe à Jersey City, avec vue imprenable sur la statue de la Liberté, contextuellement sarcastique le tandem Silverbush-Skolnik a longtem