«Comment moi, une huître, puis-je produire une perle ?» Ce poète nu et saoul, surgi d'une vidéo grisâtre venue de Chine, donne le ton de cette 28e sélection du Cinéma du réel orchestrée par Marie-Pierre Müller. La manifestation reste l'une des plus importante consacrée au documentaire.
Nos reflets. Distillant, au gré d'une centaine de films (et une rétro consacrée aux oeuvres syriennes), une sidérante musique du monde. Pas un état des lieux sociologisant, ni une cartographie des fractures Nord-Sud, mais les échos dispersés de questions l'homme mis à nu et la création qui taraudent des personnages «documentaires» devenus ici nos reflets, étranges mais jamais étrangers. Des documentaires choisis pour leur faculté à restituer une image, mais aussi un corps, un visage aux problèmes contemporains. Un cinéma-vérité, envers tactique et efficace au règne de la télé-réalité.
Depuis l'invention des petites caméras numériques, le documentaire est le domaine privilégié des films intimes, des films de famille. On retrouve ce genre dans les compétitions française et internationale. Avec des oeuvres qui hissent des personnes au rang de héros du roman de leur vie. Ainsi ce couple de grands-parents filmé par Georgi Lazarevski (Voyage en sol majeur). Le voyage rêvé d'Aimé (93 ans) au Maroc est l'occasion d'un délicat retour sur soi, hors du couple. Le Pêcheur et la danseuse (de Valery Solomin) en est un autre. Où les êtres humains tels les vents de Sibérie ne soufflent pas toujours dans la