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Libération

Asie entre deux eaux.

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Seuls trois films se démarquent parmi les bluettes du huitième Festival du film asiatique de Deauville.
publié le 15 mars 2006 à 20h38

Deauville envoyé spécial

On trouve dans Citizen Dog du Thaïlandais Wisit Sasanatieng une image trop belle pour ne pas faire métaphore : une femme qui dit avoir 22 ans incarnée par une actrice de 6 ans, qui fume, passe ses après-midi dans des salles de jeux d'arcades, et préfère à sa peluche un portable dernier cri. Pourquoi penser à cette morveuse au moment de tirer la photo du Festival du film asiatique de Deauville, 8e du nom ? Parce que trop de films débarqués du 8 au 12 mars en Normandie lui ressemblent : infantiles, à la limite du roman-photo et du conte de petite fille, des «objets gentils», bluettes sucrées.

Deauvilleasia n'a jamais prétendu dénicher de grands auteurs, mais être une vitrine de ce qui se produit en Asie. Où manifestement les studios se sont mis au service de leur public majoritaire : une ado punaisant des posters dans sa chambre tout en envoyant des lettres avec, écrit dessus à l'encre rose, «vite facteur» !

A l'hosto. Le jury, présidé par le pot de Danacol humain Jacques Weber, n'a pas eu à beaucoup batailler contre autant de cholestérol filmé pour détacher du lot trois films autrement plus mûres. A commencer par The Peter Pan Formula (prix Lotus du jury), premier film du Sud-Coréen Cho Chang-ho. Le titre, au vu du contexte, effrayait. A l'arrivée, c'est un film froid et dur. Un héros trempé, lycéen et espoir en natation, commet des larcins pour payer l'hospitalisation de sa mère ; dans la même chambre d'hosto, il y a cette fille très belle, elle aussi a