L'un est psychiatre, l'autre juge. Tous deux ont suivi les pérégrinations de Walter, The Woodsman, un type qui pourrait être leur «client». Roland Coutanceau (1) a visionné le film avec des confrères, lors d'un colloque, en octobre au Québec. «C'est le portrait réaliste d'un homme aux prises avec lui-même, son histoire, ses fantasmes, ses tentations.» Du genre de ceux qu'il voit défiler dans son cabinet, ces personnes «à la sexualité maudite», envoyées par la justice, et qu'il fait souvent travailler en groupe. Catherine Ayache (2) suit des condamnés de toute sorte, dont une quinzaine de pédophiles en moyenne. Elle décide de l'aménagement de leur peine, les remet en prison s'ils ne respectent pas les obligations imposées à leur sortie, etc. «C'est un bon film, tout en finesse, sans voyeurisme. Une vraie performance sur ce genre de sujet», estime-t-elle.
Les deux «pros» louent la démarche : se placer du point de vue d'un pédophile, mais sans complaisance. «C'est ce qui fait évoluer la société : le témoignage de gens qui s'en sortent, comme Walter, explique Roland Coutanceau. Sinon, on reste dans la caricature, on ne voit pas l'humanité.» «Ce film montre la souffrance d'un homme qui aspire à changer. Certains pédophiles, une minorité, sont enracinés dans leur perversion et désirent continuer à fonctionner comme ça, juste sans se faire prendre», assure Catherine Ayache. Selon elle, le film tâtonne de manière intéressante autour d'une question : pourquoi est-on pédophile ? En ame