«Cinq minutes de vitesse valent une vie entière»; ainsi parlait Burt Munro, vieux grigou mécanicien.
L'histoire immobile se passe en Nouvelle-Zélande, espace-temps en soi assez déphasant, sans même ajouter la dimension rétro en abyme. Le motard-titre septuagénaire revit en effet, vers les 70, dans un passé reculé...
1919 exactement, puisque l'Indian au nom sacré et fatal qu'il usine, comme on prierait un dieu («Offerings to the God of speed», dit l'invocation tracée au mur de son atelier), est chiffrée de cette année-là.
La machine infernale de Munro eût pu être une Black Shadow HRD-Vincent, une Norvin ou une Triton, c'est l'Indian-Scout.
Burt Munro, et Anthony Hopkins qui l'incarne, rappelleront d'ailleurs à ceux qui l'ont lu le petit classique philo baba cool: Du zen et de l'entretien des motocyclettes. Pour compléter, on peut évoquer les réminiscences croisées d'Une histoire vraie et Bagdad Café et des poussières de Vieil Homme et l'enfant.
Au rayon des particularités techniques du film The World's Fastest Indian (Burt Munro est le titre français), il faut signaler qu'il s'agit d'un projet réalisé en HD numérique, restitué comme tel dans cinq salles dûment équipées en sus de cent soixante sorties usuelles en 35 mm.
Le rendu HD offre une qualité d'image assez étincelante, accentuant l'impression de glacis naturel qu'offre ici le décor givré du lac de sel de Bonneville, autre nom mythiquement associé à la moto (Triumph), où l'épopée culmine au grand rendez-vous annuel des fêl