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Libération
Critique

Cuisine politique à l'italienne.

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«Romanzo Criminale», polar effleurant les liens avec la mafia.
publié le 22 mars 2006 à 20h42

Michele Placido entame un virage politique hardcore cette année : il est l'acteur principal du Caïman, le nouveau Moretti ouvertement anti-Berlusconi qui sort vendredi dans une Italie en fièvre électorale (les Français devront attendre Cannes). Et il est surtout le réalisateur de Romanzo Criminale, adaptation du superbe roman écrit par un juge de la cour d'assises de Rome, Giancarlo de Cataldo (traduit chez Métailié, Libération du 2 février) retraçant les méfaits d'une bande organisée, spécialisée dans le crime et le deal à grande échelle au mitan des années 70. Le pouvoir entre bientôt en contact avec elle pour parasiter la double vague de terrorisme prenant l'Italie en tenailles : l'extrême gauche (les Brigades rouges qui revendiquent l'assassinat d'Aldo Moro en mars 1978) et l'extrême droite (à qui l'on impute l'attentat resté non élucidé de la gare de Bologne en 1980). La bande a existé sous le nom de Magliana, et Romanzo Criminale tisse à partir d'elle des hypothèses à mi-chemin entre l'histoire contemporaine et la fiction policio-politique. Même si «ceci est une oeuvre de pure fiction et toute ressemblance avec des personnes existantes serait pure coïncidence». Bien sûr...

Glamour. Entreprise originale de téléportation du film grand mafieux vers un terrain politique, aussi passionnant que mouvant, Romanzo Criminale déçoit sans être à aucun moment désagréable. Le film, dans sa patine seventies séduisante, dans son souci d'être un parfait juke-box de l'époque, paie son dû