Triple actualité pour Jerry le cinoque, qui vient de fêter ses 80 ans en France, sa terre d'accueil cinéphile favorite. L'Institut Lumière lui rend hommage à Lyon, et il y fit samedi dernier une démonstration du plus haut burlesque en présentant en personne T'es fou Jerry (Smorgasbord), son ultime film-somme de 1983. La Paramount a parallèlement la bonne idée de sortir en DVD ses six premiers films, tournés entre 1960 et 1964, le Dingue du palace, Cendrillon aux grands pieds, le Zinzin d'Hollywood, le Tombeur de ses dames, Jerry souffre-douleur, et Docteur Jerry et Mister Love, incontestablement son chef-d'oeuvre. Enfin, il publie le premier volume de ses mémoires, Dean et moi, une histoire d'amour, récit détaillé et anecdotique du duo comique à succès qu'il forma, dix années durant, de 1945 à 1956, avec Dean Martin. Aux Etats-Unis, ce livre vient d'être un best-seller, alors qu'il semble inimaginable de sortir là-bas un coffret DVD classique des principaux films de Jerry Lewis. Cela témoigne d'un état de fait aussi paradoxal que pathétique : aux Etats-Unis, Jerry Lewis reste considéré comme l'idiot du village, tout juste bon à servir de faire-valoir burlesque et ridicule à Dean Martin dans les souvenirs nostalgiques de l'après-guerre. Alors qu'il est évidemment mieux que ça : l'un des grands cinéastes des années 60, celui qui fait imploser grâce au nonsense tous les signes d'une société qui s'est lancée à corps perdu dans la consommation frénétique. Avec son corps et ses ga
Critique
O génie, Jerry.
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publié le 22 mars 2006 à 20h42
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