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Libération

«Destination finale 3»

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par BAYON
publié le 29 mars 2006 à 20h45

«La mort n'est qu'un début», pontifie un chanoine à la faveur du premier enterrement du film. Et bien sûr, Destination finale ne l'est pas (finale); le «3» annonce la couleur. Les deux premiers volets de ce naveton de «légendes urbaines» frottées de morbidité galvanique pour ados blanchâtres des «campus» (de ceux dont raffole le cinéma pédéraste de Larry Clark), ont bizarrement branché l'affaire. Le happy end lancé du jour laisse le champ libre à toutes les spéculations et séquelles.

Le jeu consiste à mourir ou voir mourir des copains pour se marrer. Plus la mort est brutale, immonde, inique, sanguinolente et vulgaire, plus elle est fun et chic. La palette proposée, de psychologie, vraisemblance, esthétique et narration toutes relatives, n'est pas si nulle dans le genre. Très en prise, certes, avec les fantasmes pubères sur la question macabre, les pulsions suicidaires ou meurtrières propres au dit âge ingrat, et une certaine déréalisation moderne ado typique des temps cybervirtuels.

Le morceau de choix de ce 3 en pièces est le trépas épouvantable de deux bimbos, cumulant, pour la plus grande joie en apnée du public jeune, mêlé, comble et ahuri («Qu'est-ce qu'il a fait?», s'étonne une gourdasse à haute voix, entre deux mâchouillis de pop-corn vaguement puant dont elle régale l'assistance, n'ayant pas bien compris le broyage du cerveau d'un personnage dans une salle de muscu), cumulant, donc, férocité, angoisse, frivolité, confinement, obscénité, dépiautage, crémation, dissocia