Le quinzième festival Côté court de Pantin est dédié à Jean-Claude Guiguet, qui en fut l'ami et le président. L'indication devrait suffire. Normalement, vous êtes déjà en route vers Pantin tant la Visiteuse de Guiguet est une des plus belles choses qui aient jamais été tournées. On ne vous dit pas ça parce que Guiguet est mort cet automne, on vous dit ça parce que c'est un secret. Jacky Evrard, le délégué général de Pantin n'aime pas, lui non plus, que les secrets croupissent d'être trop bien gardés. Alors, il programme: compétition d'inédits de choix (fiction courte et expérimentale), essais filmés, une nuit cul (le 7 avril), et, surtout une rétrospective comme toujours exemplaire. Après Debord, Dowskin, le cinéma militant, la rétro 2006 sera toute au jeune cinéma libanais. Poil à gratter qui, depuis 1995, travaille à raviver la mémoire et creuser la réflexion dans un pays qui ne voudrait plus entendre parler de rien après avoir tant fait parler de lui entre 1976 et 1990.
Une urgence. Il y a eu depuis le choc de l'attentat meurtrier contre Rafic Hariri qui, en février 2005, a laissé bien plus qu'un cratère incroyable au coeur de Beyrouth: il aura accéléré les prises de conscience, l'envie que naisse une société civile de la volonté d'une génération qui a entre 20 et 40 ans, et souvent n'en peut plus du trop de confessionnalisme, de l'insécurité politique permanente. Tout cela a produit, presque instantanément, des films, ou plus exactement une urgence de film. Pantin en mo