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Libération
Critique

Pic que pendre

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Affligeant «Basic Instinct 2».
publié le 29 mars 2006 à 20h45

Faut-il en rire ? Oui, ne serait-ce que nerveusement. En tous les cas, la réaction de la salle des Champs-Elysées où était projeté le film en avant-première, début mars, ne supportait aucune équivoque. Plus le propos devenait théoriquement haletant, à mesure qu'on s'enfonçait dans l'intrigue ­ cache-cache psy parsemé de cadavres ­, plus le public... se gondolait. Toute la question, maintenant, est de savoir si les gens qui auront été détroussés d'une dizaine d'euros dans les 800 salles du pays complices de cette mascarade auront un aussi solide sens de l'humour ?

Accessoirement, sitôt les lumières rallumées, on se gratte la tête : comment a-t-on pu laisser faire ça ? Du moins, pourquoi ne s'est-il pas trouvé quelqu'un, à un moment, pour tirer la sonnette d'alarme, tant il transparaît, dès la première scène de touche-pipi (dans un bolide qui finit à la baille), que le film fonce droit dans le mur ? Intégralement dépourvu d'âme, de sève, d'idées, Basic Instinct 2 reprend le personnage de Catherine Tramell dans la position où on l'avait laissée en 1992 : les cuisses écartées. Toujours romancière vénéneuse, celle-ci est à nouveau soupçonnée de manipuler les hommes pour puiser dans la réalité criminelle ce qui fera le succès de ses fictions.

Si longtemps attendu et sauvagement négocié (14 millions de dollars, in fine), le retour de Sharon Stone en blonde incendiaire est une caricature de pétard mouillé. Malgré ses seins à 50 000 dollars, l'actrice mérite d'être disqualifiée pour ce