Cognac envoyé spécial
Viendra ? Viendra pas ? Limite obsessionnelle, l'interrogation aura servi de fil rouge à la 24e édition du Festival du film policier de Cognac, implanté sous un franc soleil de jeudi à dimanche. Mais à qui renvoyait cette dérisoire incertitude ? A Emmanuelle Béart, dans le rôle de l'Arlésienne super VIP, guettée comme telle par une manifestation logiquement soucieuse de retombées médiatiques et, par-delà les coupures de presse, d'une stabilité moins évidente que sa longévité le laisserait supposer. Car l'autochtone entretient avec «son» festival cinématographique une relation gentiment équivoque. D'un côté, on y tient, bien sûr ; mais de l'autre, entre deux dégustations, on dénigre un peu aussi ce rendez-vous auquel on peine à s'identifier. Quand, en juillet, le festival de blues irrigue tous les recoins de la bourgade, ici c'est une armada de chauffeurs qui trimbalent les invités entre salles de projection et soirées privées alors qu'il suffirait parfois de traverser à pied le paisible parc pour aller par exemple d'un point A (le théâtre), à un point B (le marché couvert où, tels des élus en campagne, l'aréopage importé est convié à lever le coude).
Résistance. Concrètement, le festival de Cognac est localement menacé. Naguère guigné par Bordeaux, il se raconte que Nice lui fait les yeux doux. En toile de fond, la reconfiguration du paysage socio-économique : les maisons de cognac, qui l'utilisent comme un outil de communication haut de gamme, ont longte