Sighisoara
Un vent glacial se met à souffler, faisant brutalement chuter des températures déjà fraîches en pleine journée. Nous sommes au coeur de l'hiver en Transylvanie. Cela n'empêche toutefois pas Tony Gatlif d'y tourner son nouveau film, qui doit sortir à la rentrée, baptisé lui-même Transylvania, avec toute l'imagerie que ce nom de pays trimballe derrière lui. La perversité qui sommeille en chaque cinéaste étant infinie, Gatlif a attendu la nuit tombée (17 heures) pour tourner une scène évidemment en extérieur. L'équipe soudée qui l'entoure s'attend à une longue nuit de travail. Ce n'est pas la première, le caravansérail transylvain est déjà sur les routes depuis trois semaines et chacun sait tout à la fois que le budget serré du film n'autorise pas le farniente et que Gatlif est de la race de ceux pour qui la nuit n'a pas de limite. Aujourd'hui, il a inscrit à son plan de tournage, outre les scènes de rue jusqu'à 1 heure du matin, une séquence importante dans une chambre d'hôtel. Il pourrait libérer son gang vers les 4 heures, «si tout se passe bien».
Ouverture d'esprit. Chacun sait surtout qu'à chaque prise, il fera un peu plus froid, qu'il faudra toujours plus de café brûlant et de chaleur humaine pour tenir : le genre de choses qui, au finale, font que beaucoup de ceux qui sont là préfèrent vivre cette aventure plutôt qu'un tournage lambda, fut-il mieux payé. Certains, comme Céline Bozon, la chef opératrice et ceux qui l'assistent, ont déjà travaillé avec Gatlif sur