Les phénomènes de rejet massif sont devenus suffisamment rares pour être notés. La projection à la Semaine de la critique, l'an dernier, au Festival de Cannes, de The Great Ecstasy of Robert Carmichael s'est terminée dans un esclandre général, les spectateurs se levant pour fuir vers la sortie, manifestant bruyamment leur réprobation, certains, terriblement choqués par les derniers plans ultraviolents fondaient en larmes dans le hall. Le débat houleux qui suivit, en présence du jeune réalisateur anglais, Thomas Clay, et de son producteur Joseph Lang, ne parvint pas à calmer les esprits. «Où voulez-vous en venir ?» était le point névralgique de la discussion, sans qu'aucun argument avancé par le cinéaste d'un ton neutre ne parvienne à lever le traumatisme des images. La question reste la même aujourd'hui.
Coup de tonnerre. Un an après cette avant-première, le film sort en France (assorti d'une interdiction au moins de 16 ans avec avertissement) alors qu'il n'est toujours pas distribué dans son pays d'origine et que des mensuels d'obédience aussi diverses que Score ou les Cahiers du cinéma lui ont d'ores et déjà réglé son compte. The Great Ecstasy... pose effectivement problème, caillou dans la chaussure critique autant que coup de tonnerre dans un cinéma anglais actuellement très en forme, et, à la revoyure, même à froid, loin des passions festivalières, il demeure l'un des premiers films les plus surprenants et plastiquement maîtrisés de récente mémoire.
Par tableaux. Le «Robe