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Libération

«Antartica» & «Marathon»

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par BAYON
publié le 3 mai 2006 à 21h07

Tout est possible. Que Paul Walker, beau gosse blond aux yeux limpides de Tintin californien, habitué de cette rubrique à navets, soit bon acteur. Que les chiens trappeurs de notre enfance soient bouleversants d'expressivité. Qu'Antartica, dans le cadre scout Disney imparti (Eight Below), soit un bon moment de la semaine, en antidote à la concurrence cinéphilique déviante. Que le récit soit un peu digne de la haute littérature glaciaire, de London à Peisson...

Paul Walker, pour commencer par lui, en rupture avec sa prestation usuelle de superflic infiltré (en gang), est ici pistard, brave gars buriné solitaire, coeur simple en anorak rouge matelassé, rompu aux traîneaux et attelages de chiens arctiques.

Pour l'épauler, une fille de l'air hélicoptriste vaguement amoureuse et asexuée. Plus intéressant, en contre-emploi, l'habitué des félonies maléficieuses Bruce Greenwood. On s'attend à une fourbe, mais l'homme est ici sans double fond ­ sinon celui de la glace fendue.

La scène choc d'Antartica ­ qui ne manque pas de visions, ni d'efficacité narrative, voire de qualités filmiques ­, met de fait en scène le sauvetage d'un scientifique en situation critique par un héroïque Huski cendré.

Le choc tient à l'extrême délicatesse feutrée de la manoeuvre, le chien sauveur approchant du gouffre, guidé par la voix de son maître, littéralement sur la pointe des pattes, rampant et gémissant en parfaite conscience du péril. La féroce douceur de ce précipité d'abnégation muette surprend si fort