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Libération

Le 11 septembre survolé à Tribeca

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En ouverture du festival new-yorkais, un film peu convaincant sur l'avion écrasé en Pennsylvanie.
publié le 3 mai 2006 à 21h07

New York envoyé spécial

Les critiques américains attendaient United 93, premier film commercial sur le 11 septembre 2001, avec tout le scepticisme qui sied à l'affaire. Pas question, disaient-ils, d'accepter le genre film catastrophe pour évoquer l'histoire de ce vol New York-San Francisco. Pas question de faire du sentimentalisme de bas étage sur le destin du seul des quatre avions détournés par Al-Qaeda à ne pas avoir touché sa cible (le Congrès à Washington), qui s'écrasa en Pennsylvanie car des passagers courageux se révoltèrent contre les pirates.

Après la présentation du film en ouverture du festival de Tribeca, et, depuis vendredi, sa sortie en salle aux Etats-Unis, le ton a changé. La presse rivalise de louanges. Paul Greengrass a évité l'écueil du mélodrame et du pathos. Sec comme un coup de trique, United 93 reconstitue les faits, le chaos dans l'avion et dans les tours de contrôle, avec une précision sans faille. Au détail près que personne ne sait véritablement comment les choses se sont passées. Est-ce un groupe de personnes qui ont fait preuve d'héroïsme ou tous les passagers ? Les familles des victimes s'étaient émues que quatre athlètes à bord qui avaient téléphoné à leurs proches aient concentré l'attention des médias et des politiques.

Formé à la télé britannique, Greengrass a réalisé Bloody Sunday, reconstitution, déjà, du bain de sang provoqué par l'armée britannique en 1972 en Irlande. Il a également coécrit Omagh, autre carnage, cette fois perpétré en 1998