Maintenant que la Chine est bien réveillée, elle est capable de produire à peu près tout ce dont le monde entier a besoin. Non plus tellement des baskets, des parapluies ou du textile à en faire péter les quotas, mais surtout, et de plus en plus, du high-tech, secteur industriel à fortes plus-values. La Chine, cependant, ne fait pas que produire pour nous énormément d'ordinateurs, de télés, de lecteurs DVD et de téléphones dernière génération : elle s'en équipe aussi à pleins tubes. Et elle devient par conséquent à son tour une insatiable consommatrice de «contenus». Or, le contenu, ce n'est pas qu'un mot très laid et pourtant éloquent, ou le seul nerf de la guerre économique globale que se livrent les industries de programmes et de spectacles. C'est aussi, spécifiquement en Chine, le nerf de la guerre politique, la corde hypersensible, sinon le point faible d'un régime qui sait faire preuve d'une belle imagination dans la prohibition techno, comme la récente affaire de la censure sélective appliquée aux moteurs de recherche (Google et autres) l'a prouvé.
Pour l'instant, le «contenu» spécifiquement chinois ne pèse pas lourd dans les échanges internationaux, et les Chinois eux-mêmes démontrent une tendance lourde à consommer du programme «étranger» dès qu'ils en ont l'occasion. Il est temps, à ce stade, de se débarrasser du cliché folklorique qui voit le rustre peuple chinois se goberger de DVD hollywoodiens piratés. Les images dont raffolent ces Chinois XXIe siècle appartienn