Le lancement de Bubble aux Etats-Unis a fait couler beaucoup d'encre. Steven Soderbergh, l'un des champions du box-office international avec la franchise Ocean's Eleven, le méritant moissonneurs d'Oscars (pour Traffic ou Erin Brokovich), continue à secouer le cocotier et à énerver tout le monde. Déjà en 2002, il effarait les décideurs de studios et les vendeurs de pop-corn en se lançant dans le remake du Solaris de Tarkovski. Solar quoi? Tarkov qui? Bide intégral évidemment. Après avoir à nouveau fait acte d'allégeance au système avec Ocean's Twelve, film de pur casting, plein du vide narcissique des stars les mieux payées du secteur, Soderbergh a rendu public un deal de six films à petit budget tournés en vidéo HD, associant sa structure de production Section Eight à la nouvelle boîte 2929. L'industrie ne se serait pas émue outre mesure de ce caprice low-fi, Soderbergh n'étant pas le genre de garçon à «dérailler» trop longtemps (il prépare un Ocean's Thirteen...), mais le mode de distribution du film sur le territoire américain (lire ci-dessous), cumulant salles, téléchargement et DVD, a suscité des réactions houleuses.
Un combat. Le deal et la sortie multimédia n'étaient peut-être en définitive qu'un effet d'annonce et un bon moyen de faire du barouf à l'heure où les studios hollywoodiens se grattent la tête sur la validité de leur modèle économique et en plein débat sur le piratage. Peu importe: en quelques mois, Soderbergh s'est placé aux avant-postes d'un combat visant à