Uno est d'abord ce fameux jeu de cartes ayant pour but de se débarrasser de toutes. Du reste, une carte intercalaire, différente à chaque fois, scande l'homonymie cinématographique sans, pour être franc, qu'on en capte l'explicite pertinence. Afin d'être clair, dans un film qui, justement, se caractérise par son aspect sombre, le Norvégien Aksel Hennie, acteur identifié dans son pays qui écrit et signe là sa première réalisation, apporte la précision suivante: «Au cours de notre vie, notre éducation, notre environnement ou les rencontres que nous faisons influencent sans cesse notre évolution. Et nous ne sommes capables d'affirmer notre propre couleur, comme celle d'un jeu, que lorsque nous nous sommes affranchis de toutes les autres.»
Dit comme cela, Uno défend sa position de drame existentiel, centré sur un individu que la caméra suit à la trace, à travers les vicissitudes d'une destinée à la limite du hors-jeu. On imagine même la barque lourdement chargée avec, en fond d'écran, un père cancéreux en train de passer l'arme à gauche, un frère trisomique certes attachant mais aussi spécialiste pour attirer les embrouilles, une bande interlope de collègues portés sur la gonflette et des petites frappes pakistanaises qui maintiennent sous tension la chronique sociale où affleure le fait divers criminel.
Néanmoins, Aksel Hennie fait le choix profitable de s'exonérer de tout jugement moral et de ne pas se repaître d'un environnement glauque pour infiltrer ce microcosme de crânes ra