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Libération

«Quatre Etoiles» & «Manslaughter»

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par BAYON
publié le 10 mai 2006 à 21h11

Des palaces aux villas en passant par les tables de jeux à flambeurs, les mafieux à la noix (Luis Rego bien pincé en hareng demi-sel), les coupés, loufiats et coups fourrés, Quatre Etoiles est un boulevard d'arnaque de Riviera. Chacun est tour à tour pigeonné par un gogo lui-même blousé au moment même où il croit doubler les copains, etc.

La loufoquerie, de situations mais aussi de caractères, de mots, de lieux, d'expressions, fait la principale mise de cette partie de poker menteur. L'argument même de cette comédie farceuse court sur un retournement de situation: une jeune femme héritant de 50 000 € (pff) plaque tout, conjoint recuit de cynisme inclus, pour un escroc dodu qui se retrouvera plumé par l'oie blanche.

François Cluzet survient en joker pigeon, play- boy gelé menaçant presque, le temps de quelques scènes de haut vol abruti, la suprématie du grouillant Garcia. Assez fixé sur ce type «vieux garçon», le film reconduit de fait, dans le rôle de l'amoureux transi grand-prix ahuri, celui de l'amant matelassé du début.

Quant au duo titre, il est impec. Isabelle Carré, un peu maigre (et ne sachant pas marcher en talons) mais gracieuse comme dans Entre ses mains, excelle au farfelu. En aventurière innée, pompette, amoureuse et roublarde, elle rappelle, en tout flegme BCBG en milieu crapuleusement hostile, l'Hepburn de Charade.

La fin est ratée, mais jusque-là rondement et finement mené, joué, ficelle, relevé, rythmé d'inspirations («Je vous interdis de redire "ça n'a aucun rap