Non, non, pas vu, rien entendu, mais impatient. Il y a longtemps que Cannes ne nous avait prévu une ouverture aussi tralala : Da Vinci Code dépasse toutes les catégories du «buzz» et de la promo, dont l'omniprésence, c'est un comble, fait valoir un prétendu secret. Le monde va donc monter ce soir les marches des yeux pour accompagner la «découverte», et la sortie planétaire, d'un film resté entièrement caché malgré son exubérant monopole sur les médias du globe.
Les lobbies évangélistes qui ont fait triompher la Passion de Mel Gibson n'ont pas appelé au boycott du film réalisé par le gentil Ron Howard, qui est exactement l'inverse d'un cinéaste polémique. Au pif, on peut d'ailleurs prédire que le soufre et la perversité supposés du roman conçu par Dan Brown ont peu de chances d'avoir contaminé un projet purement hollywoodien, ce qui ne préjuge pas de l'inspiration, toujours possible, de Howard, artilleur honnête et chanceux de l'affaire. Néanmoins, on imagine bien pourquoi on n'a pas confié un tel projet à Bruce LaBruce ou Abel Ferrara...
Selon un sondage, plus du tiers des lecteurs sont prêts à croire que le Da Vinci Code dit entièrement vrai tandis que la moitié croit du moins à un réel mariage entre Jésus et Marie Madeleine. Est-il possible d'insinuer l'idée que nous ne croyons pas à ce sondage parce qu'il omet de prendre en compte le fait que les sondés, éventuellement, mentent ? Et ils mentent à bon droit : comme le livre, comme le film et comme leur publicité, ils menten