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Libération
Interview

«J'étais habité par ma terre»

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Rabah Ameur-Zaïmeche, de retour en Algérie, livre, après «Wesh wesh» une vision du pays entre politique et poétique. De l'écriture jusqu'à la sélection «Un certain regard» à Cannes, il décortique l'histoire de «Bled Number One».
publié le 17 mai 2006 à 21h15

Après son premier film, Wesh wesh, qu'est-ce qui se passe ? (2001), fiction documentée sur la banlieue française, qu'il avait mis sept ans à réaliser sans aucune aide, Rabah Ameur-Zaïmeche livre Bled Number One, tourné dans sa région natale à la pointe nord-est de l'Algérie. Le cinéaste tient à nouveau le rôle principal, celui de Kamel, expulsé de France sous le coup d'une double peine. Bled le montre tour à tour enthousiaste et hébété face à ce pays où chaque événement, rencontre ou paysage lui arrive en pleine figure avec toute la puissance d'une étrangeté qui lie ensemble le sentiment politique et la contemplation poétique. Le sort de Louisa (Meriem Serbah, découverte dans l'Esquive), jeune femme franco-algérienne indépendante qui a fui son mari en emportant son fils, construit une intrigue parallèle, qui prend peu à peu de l'importance, donnant au film, dans sa seconde partie, une vibrante dimension féministe. D'ores et déjà, Bled Number One, dans la sélection Un certain regard, s'impose comme l'un des films phare de cette édition. Rencontre avec Rabah Ameur-Zaïmeche dans les locaux de sa boîte de production Sarrazink à Montreuil. Aux murs, des affiches de films(Husbands de Cassavetes), des graffitis et une carte de l'Algérie.

La genèse

«Après Wesh wesh, j'ai voulu faire un documentaire sur l'origine du nationalisme algérien, qui est né dans le mouvement ouvrier français en 1926 avec Messali Hadj. J'ai contacté des historiens et tourné plusieurs heures de rush. C'est un pr