Film le plus attendu depuis la naissance de Jésus dans une bergerie des environs de Bethléem, Da Vinci Code n'a pas seulement bloqué la gare de Cannes avec le train promo en provenance de Londres (lire page 32), mais aura aussi cassé les pieds (et le reste) de 2 000 journalistes privilégiés en guise de cadeau de bienvenue. Salle Debussy, 20 h 40, la foule frémit encore, des gens qui ne se sont pas vus depuis un an, l'accréditation en bandoulière (ou, nouveauté, enroulé autour du poignet, respect !), s'envoient des baisers par-dessus les fauteuils. Cinq minutes plus tard, le film démarré, une envie de mourir saisit l'assistance. Il faut dire que Jean-Pierre Marielle courant à s'en péter le ménisque à travers la grande galerie du Louvre, un moine albinos à ses trousses, la caméra de traviole, laisse mal augurer de la suite. On est largement en dessous de la vérité.
Salmigondis. Ce n'est pas faute d'avoir fait monter la sauce : la Columbia a maintenu sous scellés le lourd secret de cette adaptation du méga-best-seller de Dan Brown (40 millions de lecteurs, au bas mot) mais l'heure de la délivrance, enfin venue, est terrible. Comme le disait en bas des marches un spectateur dépoitraillé aux caméras de télé quémandant la bonne parole : «Ça va pas du tout, on n'y croit pas, Marie-Madeleine n'est pas incarnée, c'est pas ça du tout...» Il n'était pas seul à se plaindre, le brave homme déjà recouvert de coups de soleil. La projection a en effet été secouée de rigolades irrespectueuses