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Libération
Portrait

L'abeille et la bête

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Vincent Cassel, 39 ans, maître des cérémonies d'ouverture et de clôture.
publié le 18 mai 2006 à 21h16

«Et voilà, je suis le premier monsieur Loyal du Festival de Cannes !» Monsieur Royal, plutôt : à la veille de l'ouverture de la 59e édition, Vincent Cassel est tout bonnement rayonnant, d'un professionnalisme affable qui jure avec l'image bad boy liée à sa filmographie la Haine-Dobermann-Irréversible- Ocean's Twelve-Sheitan, mais aussi avec cette présence incendiaire qu'il dégage à l'écran comme en chair et en os. La tenue camouflage (chemise sable, pantalon army kaki, grosses baskets) n'oblitère rien de son aisance de déplacement, peut-être liée à la danse qu'il a pratiquée. Tout à l'heure, il se pliera avec la même souplesse à la séance photo.

«Petit écart». Rien de prédateur n'émane cependant du bel animal, plutôt une gourmandise du métier et de la vie, qui l'a fait accepter sans trop d'hésitations ce rôle étriqué de maître de cérémonie. «En fait, c'est quoi le cahier des charges ? Il faut être français ou pouvoir être quelque part rattaché à la France, il faut dégager un petit côté glamour et avoir un minimum de reconnaissance internationale pour que les gens voient de qui il s'agit. Eh bien, je remplis ces trois critères, alors pourquoi pas moi ?»

Et l'admirateur de Marcello Mastroianni d'ajouter dans un de ses fameux sourires carnassiers : «En plus, ça change du registre "méchant" auquel on a tendance à m'affilier, et ce petit écart me semblait à propos.»

Vu comme ça, pourquoi pas lui, effectivement. Dans le genre, après tout, il n'y aurait guère pour lui faire concurrenc