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Libération
Interview

«Je sais faire le bon élève»

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publié le 20 mai 2006 à 21h18

J'ai conscience d'avoir un physique atypique, beur

roux aux yeux noirs, tout ça...

Mon père est algérien, ma mère bretonne, du Finistère. J'ai vécu jusqu'à l'âge de 2 ans en Algérie, où je suis retourné il y a un an. Je me sens bien là-bas ; d'ailleurs, on m'y prend facilement pour un Kabyle.

Le rôle d'un étudiant est une ironie du sort : moi, j'ai souffert à l'école, dans un cursus scientifique que j'ai fini par laisser tomber. Mais j'ai côtoyé des gens comme ça, bons élèves, appliqués, alors je sais faire.

Après ça, j'ai passé deux ans à errer, dans ma tête, dans les rues, et dans les cafés, à lire de la philosophie, Artaud... Du coup, aujourd'hui, j'ai l'impression d'être un exilé qui a trouvé sa terre d'accueil.

Je suis venu au cinéma par hasard, en donnant la réplique à ma copine de l'époque qui préparait une pièce de Feydeau, ça m'a transporté. Là-dessus, je me suis inscrit à un cours de théâtre, puis j'ai été remarqué dans une pièce : une directrice de casting m'a repéré et je me suis retrouvé dans Place Vendôme, puis Gouttes d'eau sur pierres brûlantes.

Ozon, Lifshitz, Téchiné, maintenant Bourdieu : je peux effectivement être affilié au cinéma d'auteur français. Et ça me va tout à fait, quoique j'aie aussi adoré tourner sous la direction de Josée Dayan qui a une énergie incroyable.

Sur les Rois maudits, j'ai croisé la moitié du cinéma français, j'ai noué un lien précieux avec Jeanne Moreau.

Piccoli, Laurent Terzieff, voilà deux immenses acteurs.

Là, je viens de tourner Jacquo