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Libération

Mais que fait la police?

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publié le 20 mai 2006 à 21h18

Ils étaient cinq policiers municipaux face à un petit gars un peu bourré. Ça a commencé par des claques et, quand le petit gars s'est effondré, les cinq lui sont tombés dessus. C'était la première intervention de l'agent Gandelin, qui venait de signer dans la police municipale de Cannes. «Je suis resté stupéfait : je ne pensais pas que ça pouvait se passer comme ça.» On était en 1991 et Michel Grippi, aussi, venait d'être embauché. Lui raconte les BMW, les radios dernier cri, les 357 Magnum. Il y avait bien des rumeurs de service d'ordre pour les besoins privés du maire ­ à l'époque Michel Mouillot (UDF) ­ ou même de racket. Grippi et Gandelin n'y ont jamais participé, disent-ils, et de cette période, ils gardent le souvenir ému «de nos plus belles années». «Le maire nous choyait. C'était le prince, on l'adulait.»

Quand Bernard Brochand (UMP) a gagné Cannes en 2001, il a voulu faire le ménage. Sur la Côte, la sécurité reste la grande affaire : «On ne peut pas se permettre une crotte de chien sur la Croisette», dit Claude Morin, adjoint au personnel. A la tête des 350 agents municipaux, a été nommé un ancien gendarme, Guy Héron. Celui dont on photographie la voiture avec gyrophare et pare-soleil «police», qu'on a vu en uniforme d'opérette en bas des marches, beau comme de Funès dans les Gendarmes... Certains agents dénoncent son harcèlement, et pas seulement des anciens comme Grippi ou Gandelin. Frédéric Foncel aussi, embauché en 2000. Lui vient de la région parisienne. «Là-ba