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Libération
Interview

«Je tends vers l'épure»

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Nuri Bilge Ceylan, réalisateur et acteur de «les Climats» :
publié le 22 mai 2006 à 21h18

Les Climats a été beaucoup plus difficile à réaliser que mes films précédents : un tournage de deux ans, une équipe plus lourde, et puis des attentes plus grandes qui créaient une pression. Il a aussi fallu attendre la succession des saisons.

Pour tourner un film en Turquie, il suffit de le vouloir : ça ne coûte pas cher.

J'ai filmé en numérique, en haute définition, ce qui m'a permis de tourner beaucoup plus de choses, mais a impliqué un montage plus compliqué vu le matériau amassé et un gros travail de correction des couleurs.

Je tends vers l'épure, du coup j'ai mis au rebut beaucoup de scènes. Au montage, j'ai parfois essayé d'accélérer le rythme du film mais je ne peux pas aller contre mon propre équilibre.

Avoir de l'humour oui, mais réaliser une comédie, jamais : je n'en serais pas capable.

La peinture est une grande source d'inspiration.

Pour les Climats, j'ai beaucoup pensé au tableau de C.D. Friedrich, où un homme contemple la nature de dos. Sinon, je continue à faire de la photographie, qui a été un temps mon métier : en ce moment, des paysages turcs en format panoramique.

Un couple qui voudrait repartir à zéro mais n'y arrive pas et reprend immédiatement son fonctionnement ante : j'ai vécu ça, comme tout le monde.

Je ne tourne qu'avec des acteurs qui me sont proches, amis ou personnes de ma famille, ici ma femme et mes parents. Du scénario au tournage, le fait que je connaisse leurs attitudes comme leurs personnalités facilite et nourrit le film.

Je ne me verrais pas faire